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Après un demi-siècle sur la place Gambetta, l'emblématique polyèdre a été démonté dans la nuit de dimanche à lundi


Oh ils ont niq... l'étoile !", lance un retraité, le souffle coupé, en découvrant la place Gambetta littéralement retournée par deux énormes pelles mécaniques.

Certes, les étoiles finissent par disparaître, et celle-ci, bien qu'en laiton, n'a pas fait exception à la règle. Mais parmi les passants, qui se massaient, hier matin, autour de feu-le "rond-point de l'étoile", place Gambetta, l'émoi, sinon la colère, étaient de mise.

La sculpture métallique hérissée comme le virus de la grippe trônait sur le rond-point depuis un demi-siècle (voir ci-dessous), et avait fini par supplanter largement le melon sur les cartes postales de Cavaillon.

Mais à l'heure des grands travaux de l'ère Bouchet pour revitaliser le centre-ville, assortis d'un nouveau plan de circulation, le rond-point est devenu inutile, voire encombrant. "Les ronds-points en centre-ville, ce n'est plus d'actualité. À lui seul, il occupe 400 m² totalement inaccessibles aux piétons. L'idée, c'est de créer un carrefour plus petit pour faire plus de place aux terrasses et aux espaces autour", explique le premier adjoint, Gérard Daudet, fraîchement accueilli, hier matin, lors de son passage dans les cafés de la place qu'il veut rendre à Léon Gambetta.

Caterpillar en catimini

La décision d'enlever le polyèdre a été prise il y a quelques jours seulement par le maire, bien conscient qu'elle ne ferait pas l'unanimité. Et planifiée en toute discrétion. "Faire une consultation, ça aurait clivé, de toute façon. Il faut parfois aller de l'avant, sinon on ne fait rien", expliquait l'élu, pour justifier le déboulonnage à la hussarde.

Dès 5 h, hier matin, une pelle mécanique de plus de 40 tonnes a déboulé sur un porte-char, tandis qu'une dizaine de personnes s'affairaient à démonter les 1.8 tonnes de laiton solidement ancrées dans un béton particulièrement armé. Mais, les années et l'oxydation aidant, la sculpture est restée impassible à la force hydraulique de l'engin, brisant même son élingue. À tel point qu'il a fallu faire venir un deuxième engin muni d'un burin pour détruire le socle, qui a enfin cédé à 6 h 40.

Chargé sur un porte-char, le polyèdre a été mis en lieu sûr, en attendant d'être fixé sur son sort. Et cette fois, les Cavaillonnais seront consultés.

L'Étoile a filé

Article et photo de la Provence en date du 5 février 2013

© Tous droits réservés, à tous les Cavaillonnais

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